Apparu au fil du temps sous différentes terminologies (habitat participatif, intermédiaire, ou groupé) puis promu en 2018 par la loi Élan, l’habitat inclusif est défini par la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) comme un « habitat accompagné, partagé et inséré dans la vie locale destiné aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap».
Imaginé pour permettre aux personnes fragilisées de vivre dans un environnement adapté à leurs besoins, ce dispositif innovant se situe à la frontière entre l'établissement d'accueil et le chez soi. Il permet de répondre aux volontés individuelles d’une personne âgée ou en situation de handicap qui vit alors dans un lieu de vie ordinaire, tout en l’accompagnant dans son quotidien et en lui assurant une proximité et un accès sécurisé aux services et activités participant à son bien-être.
Pour en savoir plus, la vidéo de Denis Piveteau présente « Demain je pourrai choisir d’habiter avec vous! »
Le réseau HAPA, Réseau de l’Habitat Partagé et Accompagné, résume les principes et valeurs de l’habitat inclusif ainsi : “Il est constitué d’un logement partagé ou de plusieurs logements regroupés avec des espaces communs, adaptés aux besoins des habitants, dans un ensemble à taille humaine et situé au cœur de la cité, avec un souci d’accessibilité financière.”
Au-delà de la forme de l’habitat qui peut être variée (colocation, logements collectifs, logements séparés dans plusieurs immeubles, …), et orientée vers un public précis (personnes en situation de handicap ou personnes âgées par exemple), ce sont les valeurs de partage et d’entraide qui fondent un habitat inclusif.
En effet, les habitants se retrouvent au sein d’espaces communs à l’intérieur ou à l’extérieur de l’habitat pour partager des moments conviviaux et des activités proposées et organisées par le collectif d’habitants.
L’habitant reste toujours acteur de ses propres choix de vie tout en étant aussi acteur de la vie collective de l’habitat. La plupart du temps, une charte de la vie partagée est écrite de manière collective et signée par les habitants.
Pour accompagner individuellement chaque habitant et aider à mener à bien les différents projets collectifs, un coordinateur de la vie sociale et partagée est présent dans chaque habitat. Il organise avec les habitants l’animation de cette vie sociale et partagée, et facilite la coordination avec les différents intervenants, les familles et les autres acteurs locaux impliqués.
Une multitude d’acteurs, qu’ils soient professionnels (établissements et services médico-sociaux, professionnels de santé, services d'aide à la personne...), bénévoles d’associations, ou membres de l’entourage familial et amical, participent quotidiennement à l’accompagnement de l’habitant, en fonction des besoins identifiés. Grâce à leurs compétences respectives, ils permettent, sur des temporalités différentes, la réalisation d’un projet commun de vie sociale orchestré par la personne elle-même.
Dans la perspective d’un accompagnement pluriel en faveur de leur autonomie, la mise en place de cette organisation nécessite l’instauration d’un outil fédérateur permettant à l’individu et à son entourage de suivre, planifier et se tenir informé des activités et aides environnantes.
En partenariat avec HAPI’coop (coopérative de l’Habitat Accompagné, Partagé et Inclusif), Wello co-construit une solution qui permet d’améliorer le partage d’informations et la coordination des acteurs intervenant auprès des habitants. À travers ce dispositif d’échange sécurisé, chaque habitant devient acteur de son parcours grâce à un accès personnalisé et peut ainsi facilement accéder aux services et activités proposés, vecteur de lien social.
L’objectif principal de l'outil est de favoriser la dynamique inclusive portée par l'animatrice et les habitants et d’ouvrir la vie de l’habitat vers l'extérieur. Pour cela, les habitants peuvent communiquer sur leur quotidien, la vie de l’habitat, les activités et sorties organisées, leurs loisirs ou moments festifs …
Sorte de “mini réseau social”, les échanges peuvent se faire à plusieurs niveaux de l’application :
Échanges entre les habitants eux mêmes et l’animatrice
Échanges avec des invités de confiance : des voisins ou amis par exemple
Échanges avec la famille et les proches distants
Échanges avec les autres habitats inclusifs portés par le même groupement
L'intérêt de fonctionner avec un réseau social sécurisé est multiple.
Il permet de “se faire la main” pour les habitants sans être directement plongés dans le grand bain … En effet, il est trop facile pour une personne vulnérable de se faire avoir sur des réseaux de type Facebook, Tiktok, etc. L’animatrice ou l’animateur peut jouer le rôle de modérateur.
Mais au-delà du rôle de modérateur, c’est surtout le rôle de “coach média” qui sera recherché.. En effet, il est intéressant d’utiliser ce support comme objet pédagogique sur le plan de la formation aux outils numériques mais aussi et surtout au niveau de la gestion de son image publique.
Enfin, un vrai réseau social permet de favoriser la coopération de proximité et des rapport humains de “la vraie vie”. Les voisins par exemple seront sensibles à un barbecue organisé dans le quartier, les amis par une soirée organisée en discothèque ou une virée au bowling.
La vie en habitat partagé c’est enfin la liberté et l’autonomie retrouvées ! Mais pour les familles c’est souvent le vide .. “Que se passe-t-il là-bas ?”, “Que font-ils le week-end ?”, “Je n’ai plus beaucoup de nouvelles depuis qu’il a quitté la maison”… etc.
Bien sûr un SMS ou un Whatsapp à son proche peut faire l’affaire mais l’enjeu de l’habitat inclusif c’est de faire vivre l’habitat tout entier. Partager avec d'autres habitants, avec les pros et le voisinage… Le fil d’actualité et les outils d'échange permettent de conserver le lien avec le proche mais aussi de continuer “à faire partie du quotidien” tout en étant à distance.
Les projets d’habitats inclusifs sont de plus en plus nombreux et proposent des solutions d’habitat innovantes pour les personnes en situation de handicap ou les personnes âgées. Qui dit solution innovante dit également besoin d’adaptation. En particulier, pour les professionnels qui interviennent dans ces habitats, il est intéressant de pouvoir partager son expérience avec d’autres professionnels. Les communautés peuvent alors permettre aux professionnels de demander des conseils ainsi que d’échanger sur les bonnes pratiques que chacun a pu mettre en place.
Au-delà des outils inclusifs, ces nouvelles formes d’habitat se développent fortement et nécessitent une meilleure gestion et des outils spécifiques dédiés. Wello permet aux porteurs d’habitats inclusifs de gérer leurs différents logements ainsi que leurs habitants. Les potentiels résidents peuvent déposer des candidatures pour faire partie d’un habitat inclusif et ensuite, les porteurs de projets peuvent les assigner ou non à un logement.
Le numérique permet de faire le suivi administratif des habitants, aussi bien que leur suivi quotidien dans l’habitat.
Partager cet article :